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Channel: Notes et arguments – Maintenant la gauche
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Donner du souffle à la refondation de l’école : la scolarité obligatoire à 18 ans, c’est possible !

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7744050585_un-enfant-sur-le-chemin-de-l-ecoleVous trouvez ci-après une contribution à la refondation de l’école par Elizabeth Labaye, Conseil fédéral 76 et Hervé Le Fiblec, CNCF, Bureau fédéral 60, n’hésitez pas à réagir, compléter et enrichir ces réflexions.

L’élévation de la qualification de tous est une aspiration que la gauche a toujours portée. Alors que le déterminisme social est encore très fort dans l’accès aux diplômes et par conséquent aux emplois les mieux rémunérés et apportant un réel épanouissement personnel dans l’activité professionnelle, la refondation de l’école annoncée par le gouvernement doit marquer la volonté de la majorité de gauche désormais au pouvoir de permettre à tous les jeunes  d’aller le plus loin possible dans leurs études et leur formation.

L’éviction précoce des jeunes issus des milieux populaires du système scolaire est un des mécanismes les plus pernicieux du maintien des inégalités dans notre société. Rares sont en effet les enfants de cadres ou issus de familles à haut niveau de revenus qui quittent le système scolaire à l’âge légal de la fin de la scolarité obligatoire, même lorsqu’ils sont en en difficulté dans les apprentissages. Trop nombreux en revanche sont ceux qui, poussés par un système encore  trop fondé sur la reproduction des élites ou dégoutés par une orientation subie, se retrouvent à 16 ans abandonnés à un marché du travail qui ne veut pas d’eux, dans lequel ils n’ont que très peu de aucune chance de s’insérer, et voués ainsi à une vie professionnelle faite de précarité et d’emplois qui ne leur permettront jamais de vivre décemment.

Depuis la création de l’école publique et laïque, les grands progrès dans la démocratisation de l’enseignement se sont toujours faits par le biais de l’obligation scolaire.

L’école de Jules Ferry était laïque, gratuite, et surtout obligatoire jusqu’à 13 ans. Le Front populaire l’avait porté, en 1936, à 14 ans. Quant au plan Langevin-Wallon, conçu à la Libération comme la traduction des aspirations de toute la gauche à une école démocratique, il prévoyait de l’élever à 18 ans.

Mais la machine est restée en panne. Depuis 1959, on considère que la société a rempli son devoir en donnant, jusqu’à 16 ans, une formation scolaire aux jeunes.

Pouvons-nous considérer, aujourd’hui, soixante ans après, que cet âge fixé à une époque où le diplôme de référence était encore le certificat d’études, ne doive pas évoluer ?

Chacun sait que la société a changé, que le travail, y compris celui dit « manuel », suppose des connaissances, des compétences, qui ne peuvent raisonnablement être acquises après seulement 4 ou 5 années de collège. Dans une société de la connaissance, il est plus difficile qu’hier de trouver sa place quand on n’a pu se doter des outils pour l’appréhender.

Même dans le domaine des formations professionnelles, le niveau de qualification de référence qui s’impose désormais est celui du baccalauréat.

Aujourd’hui, la gauche qui s’est engagée dans la refondation de l’école a l’occasion de marquer sa volonté de s’engager dans l’accès de tous à une qualification ayant du sens pour notre temps.

Sans dénaturer en rien le projet de loi qui sera déposé, les parlementaires socialistes auront la possibilité de faire inscrire dans la loi l’obligation scolaire jusqu’à 18 ans, en l’accompagnant de l’ouverture d’une véritable réflexion sur le lycée général, technologique, professionnel, afin que ces années « lycée » soient celles de toute la classe d’âge.

Une occasion qu’il ne faudra pas manquer, pour donner du souffle à la refondation de l’école.

>>>télécharger le texte : contribution_refondation_ecole


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